I. 1947-1953 : LES ANNEES STALINE : l'apogée de la censure.


Joseph Staline

L’URSS de Staline est restée la même qu’en 1939, l’économie de guerre a désormais disparu, la planification ainsi que la collectivisation reprennent la place qu’elles occupaient. Le dictateur gouverne à nouveau d’une main de fer, et sa politique s’étend aux pays satellites de l’URSS. Désormais ce sont des dirigeants choisis par Moscou qui sont à la tête des pays satellites. Rappelons que Staline avoisine les 70 ans, et qu’avec la vieillesse augmente sa dureté. Le pays est plus que jamais plongé dans une profonde terreur. Les artistes ne sont pas épargnés, du fait du « jdanovisme artistique », faisant parti de la doctrine Jdanov et cherchant à créer une conception universelle de l’art qui serait pareille pour tous. Ce « jdanovisme artistique », pourrait être défini comme l’origine de la censure en URSS. Appliqué à la lettre par Staline, de nombreux écrivains sont censurés ou tourmentés. La poétesse Anna Akhmatova (Requiem et autres poèmes), en est victime et est exclue de l’Union des écrivains, le compositeur Chostakovitch (Leningrad) voit ses oeuvres critiquées. Un autre écrivain a également  subi la répression, cette fois-ci hors du « jdanovisme artistique » : Alexandre Soljénitsyne. Il fut envoyé au goulag en 1945 pour avoir critiqué Staline, son expérience lui inspira L’Archipel du Goulag et qui lui vaudra d’être expulsé d’URSS et déchu de sa nationalité.




" Si, aux intellectuels de Tchekhov qui passaient leur temps à essayer de deviner ce qu’il adviendrait dans vingt, trente ou quarante ans, on avait répondu que, quarante ans plus tard, dans la Sainte Russie, on torturerait les inculpés pendant l’instruction, on leur comprimerait le crâne à l’aide d’un cercle de fer, on les plongerait dans des baignoires d’acide, on les attacherait nus pour les livrer en pâture aux fourmis ou aux punaises, on leur enfoncerait dans l’anus une baguette à fusil chauffée à blanc sur un réchaud (opération du 'marquage secret'), on leur écraserait lentement les organes génitaux sous la semelle des bottes, et, en guise de traitement le plus bénin, on leur infligerait pendant une semaine d’affilée le supplice de l’insomnie et de la soif tout en les battant jusqu’à ce que leur chair ne soit plus qu’une bouillie sanglante, aucune des pièces de Tchekhov ne serait arrivée jusqu’à son dénouement et tous leurs héros auraient pris le chemin de l’asile." (tome 1, p.78).
Ici Soljénistyne dénonce les horribles traitement infligés aux prisonniers du Goulag. Des punitions inimaginables pour les intellectuels russes vivant il y a quelques décénies, faisant de l'URSS un pays arrièré, et brutal, où règne la peur.
L’URSS de Staline est également marquée par le culte de la personnalité rendue possible par la propagande. Le culte atteint son paroxysme, lorsque le « Petit père du peuple » fête ses 70 ans en 1949 lors d’une grande cérémonie. Il meurt d’une attaque cérébrale quatre ans plus tard.


Staline représenté comme le petit père du peuple

Emma Tchokonte Kamga

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